LAON (02). Sébastien Baudemont a été condamné hier, par la cour d’assises de l’Aisne, à trois ans d’emprisonnement pour une tentative de viol, en avril 2010.
L’accusé de tentative de viol à Chauny dans la soirée du 3 avril 2010 avait pris la poudre d’escampette vendredi matin. Cette journée s’était passée à l’attendre à la cour d’assises de l’Aisne. Pour rien. Sébastien Baudemont, âgé de 30 ans, a finalement été retrouvé par la brigade de gendarmerie de Coucy-le-Château, hier matin, vers 9 heures.
Les débats ont donc pu se tenir deux heures plus tard dans une ambiance particulière : cette fois, le plus grand adversaire de l’avocat de la défense, Me Dupond-Moretti, est peut-être son client. Un homme imprévisible et fragile. « J’ai rarement vu un accusé qui avait aussi peu le sens de ses propres intérêts », observe d’ailleurs l’avocat, qui privilégie pourtant le doute sur la culpabilité.
La charge d’un fauve
Sébastien Baudemont, le faux pompier, menant double vie, ment assurément avec une agilité stupéfiante. « C’est une tête à claques », considère même Me Dupond-Moretti. Mais est-il un homme qui a tenté de violer ? « Je n’ai rien à voir avec cette histoire », assure l’accusé. Ses aveux précédents, son ADN retrouvé sur la victime, sa fuite devant la cour d’assises succédant à une autre fuite, lorsqu’il est interrogé par les gendarmes de Chauny, ne plaident pas pour sa bonne foi.
Mais Me Dupond-Moretti se bat. C’est bien connu, les grands fauves chargent jusqu’au bout. « Cette enquête est pourrie, nullissime. L’instruction est pire », lance-t-il.Il dénonce « une garde à vue pathétique ». Il piétine des carences, l’absence d’expertise sur le véhicule de l’accusé aperçu sur les lieux, des scellés ouverts… « Que s’est il passé ? Je ne sais pas », s’exclame l’avocat de la défense. Un contexte, selon lui, propice à un acquittement.
Me Gallier, l’un des avocats de la partie civile avec Me Vignon, rappelle que la victime a innocenté neuf personnes avant d’identifier l’accusé. Pour lui, Sébastien Baudemont est bien le coupable. Il dénonce « son spectacle d’illusionniste. Un simple pardon nous aurait suffi », remarque-t-il.
Mme Leroy, avocate générale, partage la même certitude sur la culpabilité de l’accusé. « Le doute doit profiter à l’accusé, mais un doute raisonnable », souligne t-elle. Une nuance importante avant de requérir huit ans d’emprisonnement avec un suivi socio-judiciaire de cinq ans. « Un réquisitoire sans nuance », selon Me Dupond-Moretti qui estime que l’affaire aurait plutôt mérité d’être jugée devant un tribunal correctionnel.
Sébastien Baudemont est finalement condamné à trois ans d’emprisonnement avec un suivi socio-judiciaire de cinq ans. Son séjour derrière les barreaux devrait être bref. Il a déjà été incarcéré seize mois pour cette affaire.